Sécurité routière : les pictogrammes sur les médicaments ne sont pas efficaces
9 septembre 2016
Les accidents de la circulation ayant pour cause la prise de médicaments sont d’ordre de 3 % à 4 % du nombre total des accidents de la route (étude INSERM).
Il arrive parfois que les médicaments et la conduite ne fassent pas bon ménage, afin d’éviter ces accidents, en France, les emballages des médicaments comportent des pictogrammes indiquant le niveau de risque pour la conduite d’un véhicule.
Quelle est pourtant l’efficacité de cette signalisation du danger sur les médicaments ? C’est la question à laquelle essaie de répondre une étude menée sur le sujet et publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacologie.
Il apparaît, selon l’étude que, si les pictogrammes apposés sur les médicaments sont pertinents, ils ont un impact mitigé sur la sécurité routière.
Médicaments et conduite : trois niveaux de risque pour la sécurité routière
Depuis 10 ans, en France, on dispose de trois pictogrammes : triangle jaune, triangle orange et triangle rouge.
- Le triangle jaune informe le conducteur de ne pas conduire qu’après avoir lu la notice du médicament.
- Le triangle orange (niveau deux) permet de mettre en garde l’automobiliste qui doit être « très prudent » s’il prend le volant et de « ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel ».
- Le triangle rouge, interdit la conduite.
Les statistiques sur les accidents de la route liés à la prise de médicaments, démontrent que 70% de ces accidents se rapportent à la prise de médicaments de niveau 2 et 3 (principalement des somnifères).
Rappelons que la somnolence au volant est un facteur important d’accident notamment sur autoroute.
Malgré le système de pictogrammes, aucune baisse de l’accidentalité n’est constatée
L’étude sur l’efficacité des pictogrammes des médicaments analyse différentes périodes pour connaître l’impact de l’actuelle signalétique sur la sécurité routière.
La première période comprend les années 2005 à 2006 (seul un triangle rouge figurait sur certains emballages de médicaments), la deuxième, l’année de la mise en place des pictogrammes actuels, soit 2007-2008, la troisième période va de 2008 à 2009 et enfin, la dernière de 2009 à 2011.
Pourtant ce n’est pas ce que constatent les scientifiques !
Au contraire, c’est une légère hausse liée à l’utilisation des somnifères (benzodiazépines et apparentés) qui en ressort.
Monsieur Emmanuel Lagarde insiste sur le rôle du médecin qui doit mettre en garde les patients car les effets des médicaments durent en moyenne 6 heures. En cas de doute, les moyens de transports en commun, le covoiturage ou le taxi peuvent être une solution !