Les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière ont-elles un impact ?
28 février 2017
La dernière campagne de sensibilisation de la Sécurité Routière a été présentée le mercredi 15 février 2017 : le film s’intitule « l’Annonce ».
Cette campagne se présente sous forme d’un court-métrage de cinq minutes, avec pour premiers rôles : les gendarmes. Ils sont tous les jours au cœur des accidents de la route et ont la lourde responsabilité d’annoncer aux familles des victimes la mauvaise nouvelle… Rien n’est montré, mais tout est dit….
De nombreuses campagnes de sensibilisation aux risques routiers ont été réalisées depuis des décénnies, mais le taux de mortalité ne cesse d’augmenter depuis trois ans.
Les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière ont-elles un impact ?
À travers, une étude menée par PermisAPoints, nous avons pu recueillir votre avis concernant ce sujet.
L’histoire des campagnes de sécurité routière
Les campagnes de sécurité routière ont bien évolué dans le temps.
Dans les années 70, les campagnes de sécurité routière étaient basées sur deux thèmes :
- la sécurité des enfants sur la route
- la vitesse
Dans les années 80, les thèmes principaux étaient :
- l’alcool au volant
- la ceinture de sécurité
- la sécurité des enfants sur la route
Durant ces deux périodes, les campagnes jouaient principalement sur l’émotion avec la présence d’enfants.
Les années 90 représentent la période de réelle transition avec des spots s’adressant aux jeunes et montrant des scènes plus choquantes afin de faire prendre conscience de la réalité de la violence d’un accident.
Les thèmes abordés étaient :
- la ceinture de sécurité
- l’alcool au volant
- le drame qu’un accident peut provoquer dans une famille
L’alcool au volant est traité d’une nouvelle façon : les campagnes donnent la solution pour ne pas prendre le volant avec un taux d’alcoolémie supérieur à la limite maximum. Laquelle, en 1995 est passée à 0,5 g/l d’alcool dans le sang contre 0,7 g/litre de sang auparavant.
La tendance des années 90 a déteint sur les années 2000 où les campagnes montrent des scènes quasi-réelles d’accident de la route.
Tous les sujets sont traités :
- ceinture de sécurité
- alcool et stupéfiant au volant
- vitesse
- fatigue au volant
- téléphones au volant
- la sécurité des enfants sur la route
Depuis 2002, les campagnes de sécurité routière sont de plus en plus violentes.
Les années 2010 mettent en avant l’onde de choc que provoque un accident : les victimes ne sont pas seulement les personnes impliquées directement dans l’accident mais toutes les autres personnes plus ou moins proches de victimes : les autres usagers de la route et tout leur entourage.
Une incroyable baisse du taux de mortalité
Le taux de mortalité a beaucoup évolué dans le temps, mais il est important de constater que les campagnes de communication et l’évolution du code de la route ont permis de faire baisser considérablement le nombre de morts sur la route :
- 1972 : 18 034 morts (début des premières campagnes de sensibilisation)
- 1974 : 14 526 morts
- 1976 : 14 799 morts
- 1978 : 13 033 morts
- 1980 : 13 636 morts
- 1982 : 13 113 morts
- 1985 : 11 947 morts
- 1987 : 10 742 morts
- 1989 : 11 476 morts
- 1992 : 9 900 morts (mise en place du permis à points)
- 1994 : 9 019 morts
- 1996 : 8 541 morts
- 1999 : 8 487 morts
- 2001 : 8 160 morts
- 2003 : 6 058 morts
- 2005 : 5 318 morts
- 2007 : 4 620 morts
- 2009 : 4 273 morts
- 2011 : 3 963 morts
- 2013 : 3 250 morts
- 2014 : 3 3 84 morts
- 2015 : 3 461 morts
- 2016 : 3 469 morts
Une baisse incroyable, qui a été constatée grâce à une réglementation plus stricte et des campagnes de sensibilisation plus réelles. Mais également grâce aux équipements de sécurité des véhicules.
Les résultats de notre enquête
Le partage d’expérience permet de comprendre qu’un accident de la route peut arriver à tout le monde, et permet de créer une proximité et de sensibiliser sur les conséquences.
La dernière question ouverte qui était : » que voulez-vous changer sur la route ? » a permis de mieux comprendre les attentes des automobilistes.
Cette étude montre que les automobilistes ne prennent pas conscience que sur la route, nous sommes tous des dangers potentiels.
Elle montre également que les interrogés ont tendance à croire que les autres usagers de la route sont moins prudents qu’eux mêmes.
Les campagnes « chocs »
Beaucoup de personnes pensent que les images choquantes peuvent être un bon moyen de faire passer un message.
Cependant, des études psychologiques ont montré que les campagnes montrant des images choquantes provoques la peur et le dégoût chez le spectateur. Il va alors créer un mécanisme de défense, en relativisant et en se disant « cela n’arrivera jamais ».
Marquer les esprits n’est pas suffisant, les campagnes de sensibilisation doivent montrer le bon exemple. Elles doivent donner la solution au spectateur pour éviter les comportements dangereux sur la route.
Les campagnes de témoignages
Les témoignages ont plus d’impact sur l’émotion des spectateurs. Ce type de campagne permet de toucher plus profondément et de montrer les conséquences physiques et psychologiques que peut avoir un accident.
Les témoignages provoquent de la « compassion » envers les victimes, ce type de message est fort en émotion et en empathie.
Les campagnes humoristiques
De nombreux pays misent sur l’humour pour sensibiliser. L’humour n’est pas forcement la meilleure façon de faire comprendre les dangers de la route.
Les campagnes humoristiques peuvent « dédramatiser » la situation.
« il faut être pédagogue et expliquer pourquoi on écrit des lois qui réduisent la vitesse ou interdisent l’usage du portable au volant. Cela permet de sensibiliser les usagers de la route au respect de ces mesures qu’ils comprennent mieux ».
La Suisse a réussi à faire comprendre le message via une campagne de sensibilisation couplant l’humour et une image choquante pour l’usage du téléphone pour les piétons.
Cette campagne a eu un taux de mémorisation important, l’effet de surprise à la fin à marqué les esprits.