Cross bitume : avez-vous déjà entendu parler de cette pratique ?
3 septembre 2019
Le cross bitume, c’est quoi ?
La discipline vient tout droit des États-Unis. C’est dans les années 1970 que le cross bitume, aussi appelé « rodéo urbain » s’est développé avant de conquérir les motards français dans les années 2000.
Cette pratique de la moto consiste à réaliser des figures inspirées du stunt, comme le wheeling à moto, qui consiste à rouler sur la roue arrière ; le stoppie (freiner fort de l’avant pour lever la roue arrière) ou le burn (blocage du frein avant et forte accélération pour faire déraper le pneu arrière et produire de la fumée).
Si les amateurs de sensations fortes s’adonnent généralement au cross bitume sur les lignes droites qui ne sont pas empruntées par les autres usagers de la route, certains s’y adonnent à deux pas des habitations. Et cette proximité avec les riverains crée souvent des tensions.
Quelles motos sont utilisées pour le cross bitume ?
Pour réaliser ces cascades, les amateurs de stunt ont tendance à rouler sur une roadster ou une moto sportive transformée, sans carénage, avec des couronnes plus grandes, un guidon bracelet, des repose-pieds fixés sur l’axe de roues, des pneus moto dégonflés à l’arrière, un réservoir aplati pour pouvoir s’asseoir dessus, un frein arrière à main et des étriers de frein supplémentaires à l’arrière, etc.
Le cross bitume, lui, se réalise plutôt avec des quads et moto cross : généralement plus légers, avec des suspensions mieux adaptées, mais qui sont aussi plus bruyants et plus polluants car les motos tout terrain sont généralement dotées d’un moteur deux temps et non de quatre temps qui sont bien moins bruyants et polluants.
Les rodéos à moto : le ras-le-bol des riverains
En agglomération comme en zone peu isolée, les riverains sont les premiers à se plaindre des nuisances sonores. Entre les accélérations soudaines et les freinages à répétition, le cross bitume pose d’indéniables problèmes de bruit et de dégagement de fumée qui peinent à être légiférés puisque la pratique n’est pas encadrée.
En effet, en France, l’article R318-3 du Code de la route : précise que « les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de bruits susceptibles de causer une gêne ».
Le moteur doit être muni d’un dispositif d’échappement silencieux en bon état de fonctionnement et homologué, sans possibilité d’interruption par le conducteur.
Toute opération tendant à supprimer ou à réduire l’efficacité du dispositif d’échappement silencieux est strictement interdite. Pourtant, la législation ne fixe pas de limites de décibels.
Les slaloms entre les voitures, les dépassements non autorisés ou les prises de virages à l’aveugle sont en effet monnaie courante. D’autant que pris dans un tourbillon d’adrénaline, le motard même le plus expérimenté n’a plus nécessairement la maîtrise de son bolide ni le recul sur sa conduite. Cette conduite à risque est un facteur d’accident de moto que la police tente d’endiguer.
Or depuis la loi du 3 août 2018, la lutte contre ces rodéos motorisés, fait l’objet d’un nouveau cadre juridique visant à prévenir et réprimer ces pratiques dangereuses.
« Le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionnelle des manœuvres constituant des violations d’obligations de sécurité ou de prudence » prévues par le Code de la Route est passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. Les peines sont portées à deux ans d’emprisonnement et à 30 000 € d’amende lorsque les faits sont commis en réunion ».
Les amateurs de cascades peuvent pourtant s’adonner à leur sport fétiche sur piste fermée ou sur circuit en toute sécurité, sans gêner autrui.
Quels sont les risque du cross bitume ?
Le sportif qui s’adonne au cross bitume commet généralement plus d’une infraction au code la route. Entre la conduite à risque, le bruit et l’échappement non homologué, les contraventions peuvent se cumuler rapidement. Mais le risque légal n’est pas le seul. Les risques physiques ne sont pas à prendre à la légère.
D’abord, ces pilotes adoptent rarement l’équipement moto de protection recommandé comme le casque moto homologué, les gants, la combinaison, les chaussures montantes ou bottes moto. Le danger pour les passants n’est pas nul non plus, si la moto par exemple part après une chute.