Le contre-braquage à moto : à quoi ça sert et comment bien le pratiquer ?
18 novembre 2019
Appelée également le braquage inversé, cette technique permet de prendre un virage à moto correctement ou d’éviter un obstacle soudain. Avec le contre-braquage, le motard n’a pas besoin de se crisper, ni de forcer sur le guidon de son deux-roues. Cette légère bascule sur le guidon est souvent enseignée en moto école lors de la formation pratique, mais elle reste parfois complexe pour les jeunes motards.
Le contre-braquage à moto, qu’est-ce que c’est ?
Le contre-braquage n’est arrivé en Europe que dans les années 1970, sur les Grands Prix, avec Kenny Robert. Le pilote de vitesse moto déclarait avoir découvert une technique qui permet de passer plus vite et plus sûrement un virage.
En fait, sa technique provient du monde automobile puisque lorsqu’une voiture dérive, placer les roues dans le sens opposé au virage lui permet de conserver sa trajectoire.
À moto, l’idée est la même : pousser le guidon dans la direction opposée au virage pour donner à la moto une inclinaison qui la pousse vers la bonne trajectoire. Ce « truc » de pilote s’explique tout simplement par l’exploitation d’une loi physique, la précession gyroscopique.
Pour tourner à droite, on tourne le guidon à droite, on pousse à gauche et on tire à droite. Mais à vive allure – au-delà de 35km/h – la rotation d’une roue engendre un effet gyroscopique, qui permet de maintenir la roue en équilibre.
La pression effectuée sur le guidon permet l’inclinaison de la moto du côté où l’on tourne. Ce geste s’avère très efficace comme technique d’évitement, mais il n’est pas toujours maîtrisé par les motards. L’apprentissage de cette technique sera certainement amélioré lors du nouveau permis moto à l’étude pour 2020.
Comment effectuer un contre-braquage à moto
Passons de la théorie à la pratique. Il existe aujourd’hui « deux écoles » pour contre-braquer. La première consiste, pour tourner à gauche, à pousser sur le guidon avec la main gauche vers la droite.
La deuxième technique : pour un virage à gauche, même chose. On pousse avec la main gauche vers la droite. En revanche, pour prendre un virage à droite et pour être moins gêné, car la main droite gère déjà le filet de gaz avec l’accélérateur ou le frein avant, au lieu de pousser sur le guidon avec la main droite vers la gauche, il suffit de tirer sur le guidon avec la main gauche. Du coup, c’est la main gauche qui gère les virages et la main droite qui continue de gérer l’accélération et le freinage.
Pour compléter l’effet du contre-braquage
Pour contre-braquer efficacement, la position du motard est essentielle. Appuyez le pied intérieur sur le repose-pieds, et appuyez le genou extérieur sur le réservoir. Normalement, à moto, le pilote sert avec les deux genoux, mais dans ce cas de figure, il va mettre un peu plus de pression sur celui de l’extérieur.
Le déport du centre de gravité du corps vers l’intérieur viendra aider au contre-braquage : il faudra alors pencher les épaules, voire déhancher pour porter tout le corps vers l’intérieur et vers le bas. Enfin, n’oubliez pas l’importance du regard à moto pour éviter de dévier.
On se focalise sur son objectif : focaliser son regard sur la sortie du virage aidera à la manœuvre.
Opter pour une formation afin de pratiquer le contre-braquage
Le braquage inversé est enseigné en école de conduite lors de la formation au permis moto. Mais dans la réalité, beaucoup de motards ne savent pas contrebraquer ou doivent faire un effort de concentration pour ajuster leur gestuelle.
Or une fois, sur la route, dans un contexte d’urgence, pour corriger une trajectoire ou éviter un danger, le motard ne saura pas nécessairement mettre cette technique en pratique. C’est aussi le cas pour un pilote formé sur des motos plutôt légères qui passe sur de grosses cylindrées ou une moto routière beaucoup plus lourde sur laquelle le contre-braquage devient obligatoire.
Le contre-braquage doit devenir un réflexe. Si ce n’est pas le cas, il est vivement conseillé de reprendre quelques heures de conduite de plateau pour pratiquer cette technique avec un moniteur ou lors d’une formation proposée par l’Association a la formation des motards (AFMD).