Permis de conduire : une législation plus souple pour les conducteurs diabétiques
16 novembre 2018
Les personnes diabétiques sont soumises à des conditions strictes d’accès au permis de conduire. Mais, cela va bientôt changer avec la signature d’un accord visant à assouplir le dispositif. Explications.
À l’occasion des États Généraux de la maladie, la Fédération française des diabétiques vient d’obtenir un assouplissement considérable des conditions d’obtention du permis de conduire pour les personnes diabétiques. C’est une petite victoire pour les millions de Français touchés par cette pathologie.
Après dix ans de négociations, un accord a finalement été conclu ce mardi 13 novembre entre la Fédération, la Sécurité routière, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Santé.
L’hypoglycémie, un risque désormais bien contrôlé
En France, ce sont 3,7 millions de personnes qui sont concernés par le diabète, dont 90 % par un diabète de type 2.
Dans la législation actuelle, les diabétiques ont l’obligation de déclarer leur maladie à l’auto-école pour pouvoir se présenter à l’examen du permis de conduire. Ils doivent également se soumettre à une visite médicale payante (36 €) et non remboursée, auprès d’un médecin agréé par la Préfecture. Il s’agit d’évaluer si la personne diabétique est capable de gérer son hypoglycémie, laquelle peut entraîner un malaise au volant.
Une procédure simplifiée
Dorénavant, c’est au médecin traitant ou spécialiste de se prononcer sur l’aptitude du candidat diabétique à prendre le volant. De plus, si le médecin juge que son patient gère bien son diabète, celui-ci n’aura plus spécialement besoin de déclarer sa maladie à l’auto-école.
La reconnaissance d’une relation de confiance
Cette évolution de la législation s’inscrit dans le cadre d’une série de 15 propositions destinées à améliorer la qualité de vie des personnes diabétiques. La mesure doit encore faire l’objet d’une circulaire officielle pour pouvoir entrer en vigueur définitivement.
La Fédération française des diabétiques se réjouit de l’adoption de cette nouvelle procédure, qui constitue “une reconnaissance de la confiance entre le patient et son médecin traitant ou spécialiste”. Gérard Raymond, président de la Fédération, rappelle par ailleurs que la Sécurité routière n’a “jamais eu connaissance d’un accident » dû à un malaise d’un patient en hypoglycémie.
Une mise en garde médicale
Le corps médical rappelle quand même l’importance d’une visite de contrôle tous les 5 ans.
Il est important de savoir qu’en cas d’accident, sans la présence d’une attestation d’aptitude à la conduite, les assurances pourraient refuser de ne pas couvrir le conducteur.