Albi : 6 mois de prison ferme pour homicide involontaire

12 septembre 2018

C’est une histoire dramatique. Un jeune homme de 23 ans était convoqué devant le tribunal correctionnel d’Albi (Tarn), ce jeudi 6 septembre, pour homicide involontaire après avoir effectué une sortie de route qui a tué sa petite amie.

Albi : 6 mois de prison ferme pour homicide involontaire

Des tonneaux sur 50 mètres

Les faits remontent au 16 avril 2017. Il était aux alentours de 3 heures du matin lorsque Aymeric quitte le domicile de son père après un dîner arrosé. Il monte dans sa voiture et prend la route en compagnie de sa petite amie Huyen-Marion avec laquelle il habite à 2 kilomètres de là.

Normalement, c’est elle qui conduit dans ce genre de situation, car elle ne boit pas. Mais, ce soir-là, elle était trop fatiguée et laisse le volant à son compagnon.

« Elle s’est endormie dès qu’on a franchi la haie de la maison », a déclaré Aymeric devant les magistrats. Quelques minutes après, le conducteur a perdu le contrôle de la voiture qui a effectué des tonneaux sur une cinquantaine de mètres.

Sur place, les gendarmes retrouvent Aymeric, coincé dans l’habitacle, grièvement blessé avec plusieurs vertèbres fracturées. Sur la banquette arrière, le corps d’Huyen-Marion est inanimé, elle est morte sur le coup.

Dans un premier temps, les forces de l’ordre pensent que la cause de l’accident est seulement liée à la vitesse. Mais, après avoir effectué un contrôle, ils découvrent que le conducteur présente également un taux d’alcool de 1,60 gramme par litre de sang.

À la barre du tribunal, Aymeric avoue qu’il était fatigué, mais refuse d’admettre son ivresse. « Je ne me sentais pas saoul et on n’avait que 2 km à faire », a-t-il tenté de se justifier.

2 ans de prison, dont 18 mois avec sursis

Pour le substitut du procureur, il s’agit d’ « une tragédie qui porte tout le poids de l’inconscience de la jeunesse… il n’a pas voulu ça mais il est responsable de cette mort ».

Face à la détresse des parents de la victime, leur avocate a demandé une expertise pour évaluer leur préjudice car la mère souffre de « dépression majeure » et le père est en arrêt de travail depuis 1 an.

« C’était leur fille unique. Pour eux, c’est un projet de vie qui s’est effondré… Il a fait un choix, prendre le volant. Ça a tué quelqu’un », a lâché l’avocate en réclamant une peine exemplaire.

« L’exemplarité ne sert à rien. Il n’a aucun antécédent. Il dit qu’il n’y a pas une nuit, pas un jour où il ne pense à elle, écrasé par sa responsabilité, sa culpabilité. Bien juger, c’est comprendre. Quelle que soit la sanction il l’acceptera », a rétorqué la défense du conducteur.

« Je suis repassé plusieurs fois sur cette route pour essayer de comprendre. Peut-être que je me suis endormi, je ne sais pas. C’est aussi possible qu’un animal ait traversé. Il n’y a pas de raison que je parte en tonneaux », a glissé Aymeric.

Le jeune homme est finalement condamné à 2 ans de prison, dont 18 mois de sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, annulation du permis de conduire et interdiction de le repasser pendant deux ans.

« J’aurais dû rejoindre mon amie», a-t-il conclu. «Vous voulez dire mourir avec elle» interroge la présidente ? «Non, mourir à sa place».

Alcool au volant : un danger sous-estimé

Selon le seuil d’alcoolémie au volant, le risque d’accident augmente.

  • 0,5g/l de sang : le risque d’accident est multiplié par 2,
  • 0,8g/l de sang : le risque d’accident est multiplié par 10,
  • 1,2g/l de sang : le risque d’accident est multiplié par 35. 

Les jeunes de 18-24 représentent 1/4 des conducteurs alcoolisés dans les accidents mortels.

L’alcool a des répercussions sur le corps qui provoque :

  • la somnolence,
  • une mauvaise coordination des mouvements,
  • un trouble de la vision,
  • un temps de réaction plus long,
  • une sur-estimation de sois,
  • une mauvaise perception des risques.

Rappelons que la route est un espace qui se partage, boire au volant ne met pas simplement la vie du conducteur en danger, mais aussi celle des autres usagers de la route et des passagers du véhicule…

Alcool au volant : les sanctions

Le taux d’alcoolémie au volant ne doit pas être égal ou supérieur à 0,5 gramme (0,2 en période probatoire).

Lorsque le taux d’alcoolémie est égal ou supérieur à 0,8 gramme, l’alcool au volant devient un délit passible des sanctions suivantes :

  • un retrait de 6 points sur le permis de conduire,
  • une amende de 4 500 euros,
  • une obligation d’accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité routière,
  • une peine de 2 ans d’emprisonnement,
  • une suspension de 3 ans du permis de conduire,
  • une immobilisation du véhicule,

Retrouvez les stages de récupération de points à Albi.

Publié par Stephanie
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