Vers la fin de la voiture en ville ?
29 mars 2017
De plus en plus de centres-villes imposent des zones à circulation limitée. Malgré la grogne des automobilistes, petit à petit, la mise en place de dispositifs « anti-voiture » gagne du terrain dans les villes européennes. Dans des petites villes, mais aussi des villes moyennes et dans les métropoles, l’automobile est de moins en moins la bienvenue.
La tendance est forte et tous les pays sont concernés. À l’échelle de la planète, 2 milliards de voitures individuelles circulent… Difficile alors de ne pas imaginer la pollution de l’air engendrée.
Des heures entières dans les bouchons
En 2016, à Paris, un automobiliste a passé en moyenne 65 heures dans les bouchons. Ce sont à peine 8 h de moins que l’automobiliste londonien, qui lui, y a passé 73 heures.
Selon une étude des Décodeurs du Monde, les modes motorisés représentent 13 % des déplacements à Paris, mais occupent 50 % de la voirie
L’usage du vélo est encore faible en France comme mode de déplacement (seulement 2,8 %) alors que la moyenne européenne est de 7 %. Nos voisins hollandais ont plusieurs coups de pédale d’avance avec 31 % de la population qui utilise le vélo pour se déplacer.
Seulement 2 % des Français vont au travail en vélo, alors que plus de 58 % des trajets de moins d’un kilomètre se font en voiture!
Quelles actions pour réduire la présence de la voiture en ville ?
Aujourd’hui, 29 mars 2017, les maires de Paris, Londres et Séoul se réunissent pour le lancement de l’initiative Air’volution , pour le changement de la qualité de l’air de 60 millions de citoyens dans le monde.
@MayorofLondon « 9000 people die each year in London because of pollution. Diesel vehicules are the main cause of this pollution » #Cities4Air pic.twitter.com/4o9PheSacg
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 29 mars 2017
À Paris, depuis juillet 2016, une nouvelle vignette est apparue, mais seulement en vigueur lors des pics de pollution. Au 1er juillet 2017, l’accès à la capitale sera interdit aux véhicules Crit’Air 5, soit les poids lourds Euro 3 (immatriculés avant octobre 2006) et les véhicules particuliers et utilitaires diesel Euro 2 (d’avant janvier 2001). Les véhicules Diesel devraient être interdits en 2020.
À Grenoble, la vitesse est limitée à 30 km/h dans la plupart des rues du centre-ville.
À Oslo, les véhicules diesel sont interdits depuis 2017. Et la ville souhaite interdire tous les véhicules thermiques d’ici 3 ans !
En Italie, un grand nombre de villes ont limité l’accès dans certaines zones.
À Londres, un péage urbain a été installé dans l’hyper-centre depuis 2003. ( baisse du trafic de 15 %)
À Pontevedra, en Espagne, le centre-ville est interdit aux voitures depuis 1999. Le trafic a diminué de 90 % et la pollution atmosphérique a baissé de 61 %
Au-delà des infrastructures, ces dernières années ont vu naître une économie de l’auto-partage. Certaines start-up sont même devenues, en très peu de temps, des piliers de l’économie collaborative. Ces nouveaux moyens de déplacement sont aussi la clé pour décongestionner les centres-villes ( à Paris, on compte seulement 1,1 passager par véhicule!).
Le vélo électrique a aussi le vent en poupe avec une forte progression de ventes ces derniers mois.
Des dispositifs qui en irritent plus d’un…
Les débats font rage entre les « pour » et les « contre ».
Or la domination de l’automobile a un impact sur la santé publique et l’économie. Si la route tue suite aux accidents de la circulation (3 469 morts en 2016), la pollution de l’air tue 48 000 personnes par an en France. Certes, la circulation automobile n’est pas responsable de toute la pollution atmosphérique, mais elle a bel et bien sa part de contribution. Le secteur des transports représente à lui seul près d’un quart des émissions globales de CO2.
Cependant, les politiques anti-voitures sont vivement dénoncées comme étant antisociales, méprisantes envers les besoins de populations vivant en grande périphérie. Mais, force est de constater que dans les villes qui procèdent à des dispositifs limitant l’espace de la voiture, le débat finit par s’apaiser.
Les constructeurs ne sont pas non plus prêts à laisser leur marché en berne. La vente de voiture électrique n’a jamais été aussi bonne avec un progression de plus de 24 % depuis le début de l’année.
35 % des automobilistes sont « prêts à passer à l’électrique ».
2 Français sur 5 affirment que la voiture électrique répond à leurs besoins quotidiens de mobilité.
80 % se disent prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour améliorer la qualité de l’air.
Sondage IPSOS publié en septembre 2016