Vitesse abaissée sur le périphérique et les routes secondaires : bilan
31 juillet 2014
Nous avions fait un point il y a un mois, sur la baisse de la vitesse autorisée maximale autorisée sur les routes françaises. Ces derniers jours, des évènements sont venus relancer le débat sur la sécurité routière et la vitesse. Tout d’abord, une étude selon laquelle le passage de 80 à 70 km/h sur le périphérique parisien aurait permis de diminuer les bouchons. De plus, un tragique accident survenu dans l’Aube et ayant fait six victimes dont cinq enfants, a fait réagir les français sur le besoin d’abaisser la vitesse sur les routes secondaires, souvent dangereuses.
40 minutes d’embouteillages en moins sur le périphérique chaque jour…
…c’est le résultat d’une étude réalisée suite au passage de la limitation de vitesse de 80 à 70 km/h en janvier 2014. Selon le cabinet de conseil en informations sur le trafic Inrix (qui a comparé les déplacements des automobilistes de ces six derniers mois avec ceux de l’an dernier) la nouvelle limitation aurait diminuer les embouteillages de 37 %. En 2013, un conducteur passait 104 minutes par jour dans les bouchons, alors qu’il n’y passe plus que 66 minutes aujourd’hui.
Au départ retissants à cette idée, les automobilistes empruntant le périphérique parisien disent aujourd’hui ne pas voir d’effets négatifs sur leur conduite, au contraire : la circulation est fluide, et les 70 km/h semblent être la vitesse adaptée au trafic particulier (en moyenne, pas moins de 1,3 million d’automobilistes fréquentent chaque jour le boulevard périphérique).
Une victoire pour le partie politique des Verts qui avait soutenu cette mesure qui permet de réduire la pollution, le bruit et les accidents. Le « phénomène d’accordéon » constaté avec la limite à 80 km/h aurait très largement diminué avec la limite des 70 km/h.
Mais pour certains la baisse des embouteillages s’explique autrement : moins de voitures circuleraient chaque jour sur le périphérique à cause de la diminution de la vitesse et cela aurait un impact sur l’économie de la ville.
Enfin attention à ceux qui oublieraient les nouvelles limites : en quelques mois le nombre de flashs de radars a augmenté de 20 % sur le périphérique parisien.
Un besoin urgent de limiter le danger ?
Malheureusement le nombre de morts sur les routes est en constante augmentation depuis le mois de mars par rapport à l’an 2013.
Abaisser la vitesse sur certaines routes françaises pourrait sauver entre 300 et 400 vies par an.
Les axes secondaires sont effectivement plus accidentogènes.
- beaucoup de fréquentations,
- peu de visibilités,
- beaucoup de virages,
- des intersections dangereuses (où il et impératif de respecter les panneaux STOP),
- la présence de poids lourds
- et le relâchement de beaucoup d’automobilistes (qui pensent connaitre par coeur ces routes, qui sont donc moins vigilants et qui s’autorisent des excès de vitesse).
Dans l’Aube, l’accident tragique qui a couté la vie aux passagers d’un mini bus, à choqué les français et provoqué une vive émotion dans tout le pays. L’accident a eu lieu sur une départementale très fréquentée, en pleine campagne, réputée dangereuse. La vitesse maximum autorisée est de 90 km/h , probablement trop élevée sur certains tronçons. Les expertises sur les véhicules pourront dire si toutes les normes de sécurité ont bien été respectées.
16,7% des automobilistes respectent les limitations de vitesses.
Plusieurs questions se posent
Les infrastructures routières sont-elles sûres ?
Les routes à deux voies doivent-elles être séparées et protégées par un dispositif qui empêche au centre de la chaussée des chocs frontaux entre les véhicules ?
La cohabitation entre véhicules légers et poids lourds sur des petites routes à deux voies est-elle encore sûre, alors qu’il y a parfois d’autres itinéraires possibles sur des voies de circulation beaucoup plus importantes (comme une autoroute) ?
Les pouvoirs publics doivent réfléchir à d’autres mesures en plus de l’abaissement de la vitesse et prendre en compte les facteurs d’accident comme l’alcool et la consommation de stupéfiants, la somnolence ou encore le téléphone au volant.
En cette période estivale n’oubliez d’être prudent, pas seulement sur les autoroutes à fort trafic mais aussi sur les petites routes.