Quelles solutions pour améliorer la qualité de l’air
14 mars 2014
Faut-il bloquer les véhicules les plus polluants ?
Selon un sondage Permisapoints.fr, les automobilistes préconisent les transports en commun et les places de parking supplémentaires plutôt que la limitation des véhicules les plus polluants.
Pourtant cela semble être la solution la plus efficace, la preuve avec l’expérience de nos voisins européens : péages ou vignettes , dix pays ont mis en place des mesures visant à restreindre ou interdire l’accès des véhicules les plus polluants dans certaines agglomérations.
Des zones d’actions prioritaires
Les « Low Emissions Zone » ou LEZ ou aussi appelées en français ZAPA ( Zone d’Actions Prioritaires pour l’Air) sont des zones où les véhicules les plus polluants sont interdits d’entrer ou dont l’entrée est facturée dans certains. A ce jour, c’est la meilleure solution trouvée pour réduire l’émission des particules fines, du dioxyde d’azote et d’ozone indirectement.
Quelques exemples d’actions mises en place
En Suède : Premier pays européen à interdire l’accès de certaines zones aux poids lourds et aux bus de plus de 3,5 t, mise en place en 1996 !
L’amende en cas de non respect de la LEZ est de 113 €.
- 4 ans après la mise en œuvre de la LEZ à Stockholm, les résultats d’une étude (réalisée en 2000) ont montré une réduction de 10 % des émissions de NO2 et 40% de particules PM1 (très fines – inférieures à 1 micron)
En Allemagne : Un système de pastilles à coller sur son véhicule a été mis en place dans plus de 70 villes. Les pastilles de couleurs sont obligatoires pour tous les véhicules à 4 roues ou plus. La vignette coûte entre 5 et 10€ . A défaut, l’automobiliste encourt une amende de 40 euros et un retrait de 1 point de permis (qui en compte 18 !).
- La première phase des zones à faibles émissions devrait permettre de réduire de 5 à 10% la moyenne annuelle des particules fines PM10 et environ de 10 à 15 journées dépassant la valeur limite journalière (50 μg/m3).
La réglementation européenne concernant les particules PM10 repose sur une moyenne annuelle à ne pas dépasser (40 μg/m3) et sur une moyenne journalière (50 μg/m3) qu’il ne faut pas dépasser plus de 35 jours par an.
En Angleterre : Le « Grand Londres » dispose d’une LEZ pour les véhicules de plus de 3,5t et certains véhicules supérieurs à 1,2t. La zone fonctionne avec un péage. Pas de barrières mais un droit d’accès à acquitter (entre 120 et 240€ par jour). Il faut savoir que la ville dispose d’un très grand nombre de caméras de surveillance qui permettent de lire les informations de chaque véhicule. (L’infraction est dissuasive : entre 600 et 1 800 €).
- Une étude prévisionnelle sur l’impact de la LEZ de Londres au niveau de la qualité de l’air a montré que le plus grand bénéfice de la Low Emission Zone portera sur les particules PM10.
Les autres pays ayant mis en place des LEZ : L’Italie, le Portugal, les Pays Bas, l’Autriche, la République Tchèque et le Danemark.
En France : La seule zone LEZ est dans le Tunnel du Mont Blanc….
Hors Europe : Au Japon, le diesel a été petit à petit banni de l’agglomération de Tokyo.
Le classement des véhicules
Les normes d’émissions « Euro » fixent les limites maximales de rejets polluants pour les véhicules neufs roulants. Leur objectif est de limiter la pollution atmosphérique due au transport. Classés de Euro 0 à Euro 6 : 0 étant la classification la plus polluante. A compter du 31 décembre 2013, l’ensemble des véhicules neufs devra être conforme à la norme Euro 6.
Les constructeurs sont déjà impatients de connaître la future norme antipollution Euro 7, car il leur faut plus de 5 ans pour mettre en place tout changement industriel d’envergure. Certains peuvent aussi devancer la norme comme les fabricants allemands qui ont lancé, début 2009 sur leur marché, plusieurs modèles qui respectent déjà la norme de 2014.
Les particules fines, c’est quoi au juste?
Les particules sont d’origines anthropiques et naturelles.
- Les particules d’origine naturelle proviennent principalement d’éruptions volcaniques et de l’érosion éolienne naturelle, les incendies et feux de végétation.
- Les activités humaines, telles que le chauffage (notamment au bois), la combustion de combustibles fossiles dans les véhicules, les centrales thermiques et de nombreux procédés industriels en génèrent également d’importantes quantités. Elle sont en augmentation nette depuis deux siècles.
Les « fameuses » particules fines en suspension dans l’air ont un diamètre inférieur à 10 micromètres. Les plus grossières (supérieures à 2,5 micromètres) retombent assez facilement tandis que les plus fines peuvent rester plusieurs jours en suspension et parcourir des milliers de kilomètres . En respirant ces particules, elles pénètrent dans le sang et sont toxiques. En France, quand la concentration atteint 80 microgrammes/m³ sur 24 heures, la procédure d’alerte est déclenchée. Selon une étude réalisée en 2005 la pollution de l’air est responsable de 310 000 décès prématurés en Europe chaque année, soit 3 fois plus que les accidents de la route!