Les seniors retournent au code
18 novembre 2015
Il est difficile d’identifier les conducteurs à risque. Catégoriser des types de population se révèle souvent stérile : jeunes conducteurs, conducteurs occasionnels… mais les chiffres semblent donner raison à ceux qui pensent que les automobilistes seniors sont plus dangereux que les autres. Statistiquement, environ 73 % des accidents mortels sont le résultat de la présence d’un conducteur de plus de 75 ans, ainsi que 64 % de la totalité des accidents corporels.
Un constat soigneusement établi
En France, on dénombre pas moins de huit millions d’automobilistes âgés. Beaucoup sont en pleine possession de leurs moyens, mais un certain nombre d’entre eux continuent de conduire malgré un émoussement de leur vision, de leur ouïe ou de leurs réflexes. La plupart conduisent peu, et se contentent d’observer des trajets qu’ils connaissent bien.
Ce bilan a été dressé par l’ONISR, l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, qui souligne qu’il y a de bons et de mauvais conducteurs dans toutes les tranches d’âge, mais que les personnes âgées sont plus vulnérables aux conditions difficiles, comme la conduite de nuit ou le fait de prendre certains ronds-points difficiles.
Des mesures pédagogiques pour plus de sécurité
Afin de réduire les risques liés à la conduite au-delà d’un certain âge, la Prévention Routière propose des stages de révision du code de la route, destinés aussi bien à informer les conducteurs qu’à leur redonner confiance, en leur apprenant les bons réflexes à adopter en fonction de leur situation.
Claude Chabot, vice-président de la Ligue contre la violence routière, s’est allié avec la préfecture de Loire-Atlantique pour mettre au point des actions de sensibilisation et de prévention. Les stages qu’il organise sont centrés autour des risques encourus par l’entourage de l’automobiliste, notamment les piétons.
En revanche, Christel Chéreau, directrice de l’ORPAN (Office des Retraités et Personnes Âgées de Nantes) souhaite attirer l’attention sur le risque de stigmatisation des conducteurs du troisième âge. Elle milite pour un test standard destiné à estimer les réflexes et les aptitudes des automobilistes de tout âges. Selon elle, ce test devrait être passé tous les dix ans à partir de la date d’obtention du permis de conduire.
Dans l’Aude, une session de stage de remise à niveau a été organisée en octobre dernier par M. Jacques Hortala, qui prévoit de mettre sur pied plusieurs formations au cours de l’année 2016. Une série de quarante diapositives a été projetée aux participants, qui ont obtenu des scores très honorables.