Une révision radicale du permis de conduire pour 2016
23 mars 2016
Les épreuves relatives au permis de conduire ont régulièrement évolué au fil des ans, qu’il s’agisse des questions théoriques sur le code de la route, ou des épreuves pratiques de la conduite. Une nouvelle métamorphose se profile, mais celle-ci ne fait pas forcément l’unanimité.
Des changements initiés par le gouvernement
La réforme du permis proposée par le gouvernement dans le but de réduire les délais d’attentes et le coût du permis de conduire continue sa mise en place, et plusieurs nouveautés devraient entrer en application très prochainement.
Il est notamment prévu que les candidats soient soumis à des méthodes modernes d’apprentissage, comme par exemple le jeu vidéo The Good Drive, conçu pour exercer le conducteur à se concentrer sur son environnement. Le temps passé sur ce jeu vidéo est supposé permettre d’économiser sur les heures de formation – on estime à 400 euros le gain réalisé par le candidat, qui aura huit heures de moins à passer en formation.
Des simulateurs seront aussi paramétrés pour apprendre à gérer les principaux sujets liés à la conduite : les obstacles, les imprévus, etc. Selon Dimitri Proust, responsable de la société Euro-Assurance, l’usage de ce simulateur permet “de voir en une demi-heure de nombreuses situations (évitement d’obstacle, freinage d’urgence, aqua-planning) que l’on ne voit pas lorsque l’on passe le permis actuellement”.
Egalement au programme de la réforme se trouve une mesure particulièrement décriée. En effet, les heureux détenteurs d’un permis fraîchement décroché, devront se rendre à trois rendez-vous de suivi au cours des mois qui suivent l’obtention du permis de conduire. Ces séances de suivi comprendront une réflexion sur les problèmes rencontrés par le jeune conducteur, et une vérification de ses compétences en situation réelle.
Des inspecteurs du permis de conduire en colère
Les syndicats d’inspecteurs ont appelé à la grève la semaine dernière pour protester contre cette réforme. Au coeur de leur mécontentement, la décision de confier aux postiers l’examen du permis de conduire.
Le Snica-FO, dans un de ces communiqués, s’insurge contre cette “privatisation de l’examen du code de la route” et estime que “la seule réponse républicaine et responsable, ce sont des examens publics et gratuits dans toutes les catégories de permis.” Ce changement s’accompagne d’un surcoût de 30 euros par passage pour le candidat.
L’Unsa-Saneer, par la voix de son représentant Christophe Nauwelaers, ajoute que l’externalisation porte “aussi sur l’examen poids lourds, et on ouvre maintenant la boîte de Pandore en donnant la possibilité à des postiers de se former pour faire passer l’examen pratique du permis B. On va doucement vers une privatisation.”