Les postiers au secours du permis de conduire
27 octobre 2015
Chaque année en France, il y a 1,4 millions de candidats au permis. Le nombre actuel des inspecteurs du permis ne permet pas d’attribuer une place à chaque candidat en temps voulu. Ce qui entraîne un allongement considérable du délai d’attente pour certains candidats, ceux qui échouent étant particulièrement pénalisés. Et qui dit délai d’attente, dit coût supplémentaire parce que ces candidats qui doivent attendre en moyenne 3 à 4 mois, continuent à prendre des cours de conduite. La solution imaginée par le Gouvernement a mis en place une réforme du permis de conduire pour réduire le délai d’attente et le coût de la formation, qui consiste à confier une partie des examens à des fonctionnaires de la Poste, sera effective dans quelques mois. Est-ce une solution adaptée ?
Cinquante postiers mettront une casquette d’inspecteurs du permis dès début 2016
Dès le 1 février prochain, cinquante postiers détachés pour deux ans de leur fonction, prendront le rôle d’examinateurs du permis. Une sélection a permis de retenir leurs dossiers sur les deux cents qui ont exprimé leur souhait de devenir inspecteurs du permis. Ils ont été affectés dans les plus grandes villes. Ainsi, à Paris, ils sont 35, 10 à Lyon et 5 à Marseille. Une formation leur sera dispensée en novembre prochain. La formation est assurée par l’Institut national de la sécurité routière.
L’objectif inscrit dans la loi Macron est de libérer du temps pour les inspecteurs, surchargés, afin de réduire les délais d’attente pour les candidats au permis. Actuellement, les places disponibles sont attribuées aux auto-écoles en fonction de quotas et le délai d’attente varie fortement d’une ville à une autre. La mesure devrait permettre de réduire le délai moyen d’attente à 45 jours et en conséquence, le coût du permis de conduire.
Y a-t-il des solutions alternatives ?
La mesure mise en place par le Gouvernement revêt un caractère d’utilité certain. Toutefois, mandater des postiers comme inspecteurs du permis suscite des avis controversés. Certains soulignent notamment des solutions qui sembleraient « plus logiques » comme par exemple, une délégation de service public à des organismes privés. Ce système pourrait être encadré par des garanties afin d’assurer une régulation et une concurrence saines. Le système français d’apprentissage de la conduite et d’organisation de l’examen est rigide par rapport aux autres pays voisins. Il est peut-être temps de l’assouplir.