La France : en retard dans le domaine de la règlementation anti-pollution
11 février 2015
A l’approche du mois de mars, on ne peut s’empêcher de repenser au pic de pollution qu’avaient connu, il y a un an, plusieurs villes en France. A l’époque, des mesures ponctuelles avaient été décidées : une circulation alternée, gratuité des transports en commun…A y regarder de plus près, la question de la pollution des grandes villes provoquée par la circulation automobile a toujours été traitée chez nous de façon occasionnelle. Est-ce pour des raisons électorales ? Si l’on fait un tour de la règlementation mise en place par nos voisins européens, on constate facilement l’exception française. Les pouvoirs publics comptent bien agir en faveur de l’écologie mais à quel prix ?
La plupart des pays européens se sont dotés d’une réglementation permanente anti-pollution
Si ce n’est pas encore le cas, pour la France, plusieurs de ses voisins européens ont préféré opter pour des mesures permanentes afin de lutter contre la pollution automobile.
Dans la capitale allemande, une « zone écologique » a été instaurée, voilà déjà bientôt 5 ans. Elle se trouve au centre-ville dans lequel, seuls les véhicules les moins polluants peuvent s’y rendre. Ce dispositif a été progressivement élargi à d’autres grandes villes en Allemagne.
En Grande-Bretagne, pour pouvoir circuler au centre de Londres, vous devez vous acquitter d’un péage dont le montant s’élève à 10 livres par jour. Des dérogations existent pour les véhicules électriques. La Norvège et la Suède ont instauré un système dissuasif pour la circulation en ville, en imposant également un péage urbain. En parallèle, des mesures incitatives à l’utilisation de véhicules électriques ont été mises en place : parking gratuit, pas de taxation etc.
Au Portugal, seuls les véhicules les moins polluants sont autorisés à accéder au centre-ville de Lisbonne entre 7h et 21h.
En France bientôt des mesures relatives à « l’écologie routière »
Plusieurs propositions de mesures anti-pollution ont été annoncées par les pouvoirs publics parmi lesquelles la création d’une voie spécialement dédiée aux véhicules propres sur les autoroutes comportant au moins trois voies et menant ou traversant une métropole ou encore la différenciation de la tarification du péage en fonction des véhicules et le nombre de passagers…
Un plan qui vise en particulier Paris a été dévoilé au début de cette année :
Dés juillet 2015, les poids lourds et autocars immatriculés avant 2001seront interdits entre 8h et 20h dans la capitale.
A partir de mi-2016, les véhicules et des deux-roues les plus polluants seront interdits à la circulation dans la capitale (véhicules immatriculés avant janvier 1997).
Entre 2017 et 2020 : interdiction totale pour certains véhicules voire même pour les diesel immatriculés avant 2011.
Le conseil de Paris a approuvé hier le plan de Anne Hidalgo. Pas assez suffisantes selon l’opposition. Les mesures votées sont les suivantes :
- Les personnes qui renonceront à leur véhicule polluant pourront soit de bénéficier d’un an d’abonnement aux transports en commun gratuit (Passe Navigo annuel), ainsi que d’un abonnement annuel à Vélib et d’une offre découverte du service Autolib’, soit acquérir un vélo et d’éventuels accessoires de sécurité, tout en bénéficiant d’une offre découverte Autolib’. Le montant de l’aide ainsi accordée pourra atteindre 500 euros pour chaque bénéficiaire. Une enveloppe de 3 millions d’euros est prévue sur la mandature.
- Un abonnement Autolib’ à moitié prix, plus un crédit de 50 euros de trajets prépayés, seront offerts aux jeunes conducteurs parisiens de moins de 25 ans venant d’obtenir leur permis.
- Les copropriétés seront aidées pour s’équiper d’abris vélos sécurisés (les travaux d’installation et les équipements seront financés par la Ville à hauteur de 50% du montant total avec une subvention plafonnée à 2.000 euros) et s’équiper de points de recharge pour les véhicules électriques. 1,5 million d’euros et 500.000 euros sont prévus sur la mandature pour ces deux mesures.
- Une autre délibération présentée ultérieurement portera aussi sur l’aide financière à accorder aux professionnels les plus modestes souhaitant renouveler leur véhicule pour un véhicule propre.
Vivement critiqué par certains car, il s’agit, selon eux de pénaliser les particuliers qui n’ont pas d’autres choix pour leurs déplacements mais aussi beaucoup de professionnels qui n’ont pas forcément les moyens pour changer de véhicule. Dimanche dernier, plusieurs centaines de motards ont manifesté contre ce plan…Des alternatives ?