La part de marché du Diesel s’effondre
25 novembre 2015
En ces temps de Cop21 et de débats sur le climat, le diesel est plus que jamais dans la ligne de mire. En France, il fait d’ailleurs l’objet de mesures gouvernementales de plus en plus strictes, visant à diminuer de façon significative sa consommation nationale.
Des ventes de véhicules en chute libre
Les chiffres du mois d’octobre ne laissent pas de place au doute : les ventes de voitures Diesel subissent un net recul, au profit des véhicules hybrides, électriques et même des voitures à essence traditionnelles. Les constructeurs les plus touchés sont Citroën, avec une baisse de 31 % de ses ventes de Diesel, Dacia et Nissan avec près de 26 % de baisse chacun, et Peugeot avec quasiment 25 % de ventes en moins. La plupart des autres constructeurs subissent la même tendance, à l’exception notable de Mercedes et BMW, qui tirent leur épingle du jeu avec une hausse inattendue de leurs ventes de véhicules Diesel : 4.7 % d’augmentation pour le premier, et plus de 10% pour le deuxième.
Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile, prévoit que cet effondrement des ventes va « s’accélérer de façon considérable » dans les prochaines années.
Une disparition programmée
Progressivement, ces véhicules sont amenés à disparaitre, pour des raisons écologiques qui les poussent à laisser la place aux modèles moins polluants.
- En 2008, plus de 77 % des mises en circulation sur le territoire français étaient composées de Diesel.
- En 2014, elles ne représentaient plus que 64 %,
- En 2015, ce sont 56 % annoncés.
- D’ici 2022, cette proportion devrait tomber à 35 %, selon l’analyste de marché Eric Tanguy qui étudie le sujet pour Standard’s and Poor.
L’éradication du diesel, bien que prévu de longue date, s’est longtemps heurtée aux réalités du terrain, à la résistance des utilisateurs et surtout des avantages fiscaux en place depuis des années. La récente affaire Volkswagen a clairement accéléré le mouvement, en frappant les esprits. La marque n’a pourtant enregistré qu’une baisse de 15 % de ses véhicules diesel, soit moins que certains de ses concurrents, et seulement 3 % de baisse globale sur ses ventes de voitures en octobre 2015.
A l’avenir, les tests vont devenir plus stricts, les incitatifs fiscaux vont se multiplier pour inciter les automobilistes à tourner la page du diesel (jusqu’à présent, il était fiscalement plus intéressant de s’équiper en diesel). Mais la disparition totale ne peut s’envisagerqu’à très long terme, il faudra probablement plusieurs décennies pour atteindre ce stade. En effet, même lorsque les ventes seront finies, les voitures resteront en circulation durant environ 10 ans.