Fatigue au volant : attention aux drames
22 juillet 2015
Au Canada comme partout, les accidents de la route liés à une mauvaise gestion de la fatigue des automobilistes font des ravages. Cet été, la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ) a lancé une campagne de prévention pour sensibiliser le grand public aux dangers considérables que fait courir une simple négligence.
Une communication pédagogique
Intitulée “Avant d’en perdre des bouts, arrêtez-vous pour vous reposer”, la campagne s’adresse aux conducteurs qui prennent la route pendant l’été. Elle dure du 6 juillet au 2 août, et suit les voies de la télévision et de la radio québécoise. Une communication somme toute restreinte, si l’on considère l’ampleur du public concerné, et assez peu ludique, qui risque de ne pas avoir un impact significatif sur les chiffres des victimes.
Source : saaq.gouv.qc.ca
Le ministre des transports du Québec, M. Robert Poëti, déclare : “Bien que les derniers sondages indiquent que 98% des gens estiment que la fatigue a un effet important sur la conduite d’un véhicule, seulement 40% des conducteurs disent s’être arrêtés pour marcher, faire une sieste ou passer le volant parce qu’ils ressentaient les effets de la fatigue.” Il ajoute qu’il est “important de rappeler que, dès les premiers signes de fatigue, la meilleure solution est de s’arrêter dans un endroit sécuritaire pour se reposer.”
Nathalie Tremblay, présidente de la SAAQ, complète : “Il importe de faire prendre conscience aux conducteurs que la fatigue, au même titre que l’alcool et la drogue, diminue la concentration, altère le jugement et les réflexes et que leur capacité de conduire s’en trouve considérablement affectée.”
Une approche scientifique aux Etats-Unis
A l’université de Clemson, aux Etats-Unis, une équipe de chercheurs qui suit les pas du Belge Jérôme Wertz s’est penchée sur une méthode scientifique d’évaluation de la fatigue d’un conducteur.
Le choix de cette équipe s’est porté non pas sur l’analyse du comportement du conducteur (le rythme cardiaque ou le mouvement des yeux), mais sur celui du véhicule. Ainsi, en observant 20 volontaires au volant durant 26 heures consécutives, les chercheurs ont pris des notes sur la position des voitures sur la voie, et en ont déduit l’état de fatigue de chaque conducteur.
Les résultats ont démontré que lors des tests effectués de nuit, les sujets étaient fatigués plus vite, et leur temps de réaction et de réponse allongeait immanquablement. L’équipe emmenée par Drew Morris a pu conclure que l’analyse des mouvements de la voiture, plus facile à automatiser que l’observation des mouvements faciaux du conducteur, permettait de jauger la fatigue de façon suffisamment précise pour être utilisable.