Diesel et santé : le rapport du CNRS oublié des pouvoirs publics
7 avril 2016
Aujourd’hui, les conséquences que la fumée des moteurs diesel pourrait avoir sur notre santé sont mieux connues et affichées. Nous savons que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les échappements des véhicules diesel parmi les « cancérogènes certains ». Ce constat a été rendu public, il y a à peine trois ans, en 2013. Une enquête menée par Le Monde sur le sujet, révèle que la dangerosité du diesel pour la santé humaine a été démontrée bien plutôt… en 1997, soit 20 ans auparavant dans un rapport du CNRS… Quelques explications.
Un rapport du CNRS sur le thème « diesel et santé » finalisé en 1997
Selon les informations révélées par Le Monde, environ 40 chercheurs ont rendu un rapport de 245 pages sur les effets de la fumée des moteurs diesel dans lequel ils admettent, qu’à l’époque, il aurait été illusoire d’essayer de donner des éléments quantifiables concernant les cas de cancer des poumons et les émissions diesel. Toutefois, les différentes études sur lesquelles les scientifiques se sont basées suggéraient, selon l’un des auteurs, resté anonyme, que l’exposition à long terme pourrait participer à la cancérogenèse.
Rapport jamais publié…à cause de la pression des constructeurs automobile ?
Une fois le rapport terminé, il concluait à la nécessité d’équiper tous les véhicules diesel de filtres.
précise M. Pierre Tambourin, biologiste et directeur du département des sciences de la vie du CNRS à l’époque.
La directrice du CNRS en poste en 1997, affirme avoir transmis le rapport au Ministère de la recherche, mais n’a eu aucun retour. Le rapport sur les effets des émissions diesel sur la santé n’a jamais été publié. Seul un communiqué de presse a été diffusé en 1998. Ce communiqué ne reprend pas les conclusions du rapport… Aucun effet dangereux des échappements des véhicules diesel n’est mentionné. L’un des auteurs est formel sur ce point :
Les constructeurs automobile auraient-ils exercé du lobbying très important pour que ce rapport reste dans les archives du CNRS ?
En tous cas, le rapport leur a bien été communiqué…
S’agit-il d’un choix des autorités publiques ? A moins que chacun a sa part de responsabilité dans cette affaire…