Vitesse : des sociétés privées pourraient prendre la place des gendarmes sur la route
26 novembre 2015
Les gendarmes et policiers souvent associés aux radars, devront laisser leur siège à des sociétés externes pour effectuer les contrôles de vitesse dans le but d’utiliser avec efficacité les ressources de l’Etat pour des missions plus « importantes » comme le renseignement et la lutte contre le terrorisme.
Le projet du gouvernement
Depuis le début de l’année 2015, de nouvelles mesures annoncées par le Gouvernement pour lutter contre l’insécurité routière ont été prises.
Bernard Cazeneuve a évoqué le 6 novembre dernier, la volonté d’externaliser les contrôles de vitesse par des sociétés privées dans le but de confier des missions plus « importantes » aux forces de l’ordre.
La mise en place de cette mesure va prendre du temps. En effet, la loi doit être modifiée, des contrôles d’identité ainsi que le passé judiciaires des personnes qui seront dans les voitures doivent être effectués ainsi que le lancement de marchés publics et la modification des appareils de mesure.
En septembre 2016, une première expérimentation devrait être lancée, ensuite cette mesure entrerait en vigueur à partir du 1er janvier 2017.
Un intérêt pour la sécurité routière ?
Le Gouvernement dispose actuellement de 140 voitures banalisées équipées de radars. Deux personnes sont présentent pour contrôler les vitesses : le conducteur et un deuxième agent qui appuie sur le bouton de l’appareil de mesure pour obtenir la vitesse d’un véhicule.
À l’heure actuelle, chaque voiture contrôle les routes entre 2 heures et 2h10 par jour, le but est d’augmenter la présence des véhicules sur les routes qui viendraient accompagner l’installation de nouveaux radars et la mise en place de drones pour lutter avec efficacité contre l’insécurité routière.
Une idée pas très acceptée
Les forces de l’ordre ne sont pas en accord avec cette décision. Ils estiment qu’il s’agit « d’une fonction régalienne de l’État, où derrière le simple contrôle de vitesse, il y a une sanction pénale. » qui peut être exercé que par un « personnel qualifié » ayant un objectif d’intérêt général et non une « logique business ».
L’association Prévention Routière, redoute cette nouvelle décision et estime qu’elle renvoie à un « message d’impunité » aux automobilistes. L’association considère que les forces de l’ordre ont une fonction importante pour la sécurité routière. Ainsi selon elle, à travers une verbalisation, ils font passer un « message plus pédagogique qu’un flash ou une contravention qu’on reçoit une semaine plus tard dans sa boite au lettre »
Bonne ou mauvaise idée, l’association promet de rester attentive.