5000 voitures sont déclarées dangereuses et rappelées par l’État
30 septembre 2015
C’est à la suite d’une gigantesque escroquerie aux expertises que plusieurs milliers de voitures se sont retrouvées mises en circulation malgré leur caractère dangereux. L’État français vient de tirer la sonnette d’alarme, en rappelant au passage les véhicules pour éviter les accidents.
Que s’est-il passé ?
L’affaire, révélée le 16 septembre 2015 par Le Parisien / Aujourd’hui en France, implique une série d’expertises frauduleuses au cours de laquelle de nombreux certificats de remise en circulation ont été remis à des voitures d’occasion accidentées, sans que les réparations adéquates aient été effectuées entre-temps. Le journal qualifie ces véhicules d’ “épaves roulantes”.
Onze personnes font déjà l’objet de poursuites et ont notamment comparu jeudi 17 septembre devant le tribunal correctionnel d’Evry au sujet de cette affaire. L’arnaque est supposée avoir été soigneusement organisée par les suspects : les fausses expertises auraient été délivrées contre monnaie sonnante et trébuchante.
Une mauvaise nouvelle pour les propriétaires
Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, a eu la charge ingrate d’informer les propriétaires de la situation. En tout, ce sont 5014 voitures qui ont été identifiées, dont environ 80% sont immatriculées en Ile-de-France. Parmi les autres véhicules concernés, on recense également une Ferrari immatriculée à La Rochelle.
Chaque propriétaire (essentiellement des particuliers, les professionnels représentant moins de 800 véhicules) a reçu un courrier du délégué dans lequel toutes les explications étaient fournies. Ce type de démarche n’a pas de précédent dans l’Hexagone.
Barbe indique qu’il est de son “devoir d’en informer les propriétaires pour leur demander de ne plus rouler avec leur voiture et de la faire expertiser au plus vite.” Il ajoute, rassurant, que “cette première expertise peut être prise en charge par leur assureur” (on estime le coût de cette expertise aux alentours de 300 à 450 euros), et aussi que les “propriétaires étant a priori victimes d’une fraude, ils peuvent effectuer un recours en justice”, notamment pour exiger aux coupables le remboursement des réparations nécessaires.
Les propriétaires des voitures concernées sont invités à en cesser toute utilisation tant qu’une nouvelle expertise n’a pas eu lieu, “dans les meilleurs délais” indique le courrier d’Emmanuel Barbe. De nombreux assureurs ont déjà affirmé officiellement qu’ils prendraient en charge le coût de la nouvelle expertise, dans un souci de prévention.